Un weekend dans les Vosges
A l’occasion d’une cyclomontagnarde organisée dans les Vosges, un peloton CSP s’est motivé à gravir le mythique col de la Super Planche des Belles Filles.
(Re)vivez avec cet article, leur épopée vosgienne à travers les mots de Sabine.
Jean-François
C’est toi qui a eu l’idée… Un samedi matin de sortie CSP tradi, tu nous dis : « j’ai proposé au club qu’on participe à la Cyclomontagnarde des Vosges »… « Oui, ok, super ». Avec Corentin on comprenait pas bien… puis tu nous sommes d’y participer… « Non mais quoi ? T’es pas sérieux Jeff, on est tout verts, on démarre et tu nous envoie grimper des cols »… Philippe, jamais bien loin, t’appuie : « mais si, pas de panique voyons, c’est faisable… D’ailleurs, j’y vais… »
Jean-François, dit « l’ancien », ou « leader », ou « BG », moi je dis « coach » et néanmoins ami… Jeff, il nous apprend le métier, à Corentin et moi…
Corentin
On ne se connaissait pas, on s’est pointé un matin de septembre, avec dans les jambes, un record de distance ne dépassant pas 60 km de bicyclette. Première sortie et première fois avec des cales, pour voir... , pour essayer, peut-être adhérer…
C’était impressionnant, intimidant, au départ, face au château : une vingtaine de cyclistes (que des gars), prêts à se diviser en trois groupes d’allure.
Troisième peloton pour nous, 4 heures et quelques de vélo, et après s’être dit à tour de rôle : « j’suis au bout d’ma vie », on se posait au Drapeau avec un compteur annonçant 104 km…
Adhésion. Participation aux sorties du week-end (en hiver parfois ça frisait les -2° tout du long, avec mes gants chauffants ça passait nickel ! Oui, je confirme, c’était pas d’une grande élégance, mais ça faisait des jaloux aux mains gelées… Allure qui progresse. Un premier BRM 200, un second… toujours avec Corentin, chaque nouvelle étape, ensemble. Puis les Vosges …
Équipe
Les organisateurs nous avaient prévenus à l’avance : « Y en a parmi vous qui viennent en voiture ? Car vous êtes le club le plus représenté et nous avons prévu de vous faire un cadeau… encombrant… »
23 du club au départ à Remiremont pour une virée comprenant 2 jours et 9 cols, croix, planche et ballon… sur la photo, on n’est pas peu fiers en maillots noir ou blanc, bleu et rouge, d’être « le club le plus représenté ». Pas peu fiers à une chose prêt : question parité, y a du boulot. 22 gars/1 fille pour gravir les montagnes vosgiennes. Mais rassurons-nous, dès septembre, le quota féminin du club devrait exploser avec les adhésions promises.
Grimpette
« Transmission, cassette, développement, manivelle » et j’en passe… Les sujets de conversations sont parfois limités, dans ce train… Puis LE focus des deux prochains jours : la planche des belles filles. Pourcentages élevés, col mythique, le Tour de France y est passé, Thibaut Pinot aussi. Aucune hésitation pour les CSPistes : on y va. Le doute (sauf pour les costauds) portait sur la Super planche des belles filles et son finish à 24%. Unanimes sur la planche… sauf pour Corentin et moi qui nous décidions à son pied, juste après le ravito gargantuesque offert par les supers gentils bénévoles attentionnés. « On est là, on y va » -ou l’avantage d’avoir jamais gravi de col et qu’on n’a strictement aucune idée de ce qui nous attend…
Que nenni ! D’avis général, la planche est passée toute seule (ou presque) après le col des Chevrères et ses raidards. Et que dire du ballon de Servance, interminable ascension non évoquée jusqu’alors dans les échanges et conseils stratégiques…
Dico Vélo
Attention, au CSP, pas question de compter les pavés… Quentin et Guillaume, eux, ils fument la pipe sur du billard. Romain à la chaussette si légère qu’il emmène la braquasse et bat les records d’allure, un peu comme Sebastiaan. Jérémie B, fougueux, descend à 86 km/h (oui, oui !) et arrose les fleurs alors que Jérémy avec un y, sans qu’on s’y attende, fait le trou. Enguerrand et son cousin Antoine chatouillent les pédales. Vincent, généreux comme chacun sait, est toujours à la planche, quant à Alexis (qui nous raconte des histoires de poupées et de casques) sait prendre le wagon. Gaël et Yannick sont de fins stratèges, alors ils en gardent sous les pédales et, sachez-le, Franck et Nino n’en sont pas à leur premier coup de cul, J’ai pu constater que Benoit, contre toute attente, n’aime pas faire le ménage, et que Hamza filoche sans aucune difficulté. Tout comme Martial et Nicolas qui font parler la classe, au côté de Dominique. Bon, moi, tout à gauche, je mets un braquet d’asthmatique, sauf quand Corentin me nargue en vissant la poignée et alors, on s’amuse comme des gamins à allumer la mèche, tant qu’on peut, en souriant à pleines dents (et en crachant nos poumons). Pendant ce temps, Philippe roule dans le jardin et Jean-François fait connaissance avec la sorcière aux dents vertes, à ce propos, évidemment, tout cycliste a une patte de dérailleur dans son kit…).
On l ’aura tous compris au CSP, on se fait pas l’oignon car on n’est pas des couraillons. En croquer ou saler la soupe, c’est pas pour nous !
Ambiance
Il y a 300 participants, dont 11% de femmes. Il y a un lycée pro option tailleurs de pierre. Il y a du pâté lorrain, du munster qui tue et de la bière locale en guise de récup’. Il y a un gymnase qui diffuse le Tour de France. Il y a des bénévoles supers gentils et attentionnés (le redire, c’est bien). Il y a des ravitos gargantuesques (le redire, c’est bien). Il y des couchers-tôt, des levers-tôt. Mais, il n’y a pas de glaciers ouverts le soir à Remiremont, seulement des épiceries qui vendent des cornettos chocolat fraise et une fontaine centrale pour s’accouder.
À la prochaine
Dans ce train du retour, Yannick et Guillaume préparent leurs pommes de terre breizhées, « T’as pensé à ta patte de dérailleur ? » Puis Guillaume sort de sa poche le flyer qu’il avait chopé dans le gymnase : « Osez le défi : Cyclomontagnarde des volcans – Massif central » et l’on se met tous à rêver à nos prochains cols, croix, planches et ballons.
Au fait, Jean-François, merci pour les Vosges, t’avais raison d’insister.